La Suisse, même pas peur

  (L'Action) : CHRONIQUE. L’angoisse de la fin du mois et la crainte de la fin du monde renouvellent les conceptions helvétiques des mythes fondateurs, estime notre chroniqueur Yves Petignat On le savait depuis Hobbes, la peur est un puissant moteur de l’Histoire. La Suisse l’expérimente timidement en ces temps mouvementés. Avec le récent vote sur la 13e rente AVS et l’inquiétude née de la déstabilisation de l’ordre occidental et des drames d’Ukraine et de Gaza-Israël, nous avons même réussi l’alliance rêvée des populistes, la crainte de la fin du mois rejoignant celle de la fin du monde. Ni les utopies, ni les promesses de progrès, ni la perspective de nouveaux marchés d’exportation n’auront fait autant bouger la Suisse et les Suisses dans leurs conceptions de la souveraineté et des mythes fondateurs de l’identité nationale que le sentiment d’insécurité. Si, selon l’étude «Sécurité 2024» de l’Académie militaire de Zurich, 17% des Suisses sont, en dépit de tout, encore favorables à une adhésion à l’UE, ils sont 30% prêts à intégrer l’alliance militaire de l’OTAN, malgré le tabou de la neutralité. De quoi donner raison au philosophe Alain: «La cité fut militaire avant d’être économique. La société est fille de la peur et non de la faim.» De quoi aussi fournir un embryon de réponse à Joëlle Kuntz qui, dans Le Temps, concluait son article sur la neutralité en posant la question: «Qui peut dire, dans les conditions géopolitiques et technologiques d’aujourd’hui, ce que la peur pourrait faire de la Suisse indépendante et neutre?» Ce n’est pas encore de la peur, mais c’est déjà de ..
La Suisse, même pas peur Image source : laction.com

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