«Dans l’un des pays les plus riches au monde, on expatrie nos vieux»
(Le Temps) : Un nombre croissant de Suisses de plus de 65 ans décident de passer leurs vieux jours en France, au Portugal ou en Thaïlande. Un véritable phénomène de société qui s’accélère, drainé par la pression immobilière et économique C’est en 1982 que Geneviève a su qu’elle ne passerait pas ses vieux jours dans son pays natal. Cette année-là, la Suissesse se marie avec le futur père de ses enfants. La native du Valais est alors engagée à La Poste, lui, Français d’origine, est chauffeur pour Camion Transports. «On avait alors en tête de partir un jour en France, parce qu’on savait qu’on ne pourrait pas vivre correctement en Suisse à notre retraite», confie au téléphone depuis le Béarn la dame de 61 ans. Dans un pays où «la tranche ouvrière ne peut pas devenir propriétaire et les assurances santé sont à des tarifs dingues», les mariés anticipent déjà l’enjeu de devoir vivre à leur retraite avec une pension et demie prévue à 2800 francs par mois. Le couple est aujourd’hui installé dans la vallée d’Aspe, dans les Pyrénées françaises, dans un petit village de 50 âmes. La région est repérée de longue date, à l’occasion d’une randonnée sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. En 2021, après des années d’économies, le couple paie rubis sur ongle une maison béarnaise. Et met les voiles, non sans émotion, se souvient Geneviève: «Si on pouvait acheter en Suisse une maison à 125 000 euros, au lieu d’1,2 millions, on serait resté. Ça a été très compliqué de quitter mon pays. Ça fait mal au ventre.»Voir plus ..
Image source : letemps.ch