De l’inefficacité des sanctions économiques
(Le Temps) : ÉDITORIAL. L’impact de ces mesures destinées à faire plier un pays sans passer par les armes a toujours été controversé. Dans un monde éclaté en plusieurs pôles, cette voie ne fonctionne plus Il y a 10 ans, la Russie annexait la Crimée. Branle-bas de combat dans les chancelleries occidentales qui ont rapidement pris des sanctions à l’encontre de tout un bataillon d’oligarques proches du Kremlin. Si Berne ne s’est pas aligné sur ces mesures de protestation, il en a pris rapidement sous la pression internationale pour éviter que les personnes visées ne puissent trouver un havre bancaire en terre helvétique. Une décennie plus tard, le monde est transfiguré. La Suisse a très vite dû emboîter le pas de Bruxelles et de Washington pour sanctionner en 2022 une kyrielle de personnalités et d’entreprises russes après l’invasion de l’Ukraine. Et ce type de représailles, destiné à affaiblir économiquement un pays pour le faire plier, a révélé toutes ses limites. Parce que des régimes autoritaires, tels ceux de Vladimir Poutine ou des mollahs iraniens, accordent peu d’importance au sort de leur population – tant qu’elle n’est pas poussée à se révolter; parce que, surtout, l’ordre mondial qui a prévalu à la suite de la chute du mur de Berlin a volé en éclats. Lire aussi: Les avoirs russes gelés en Suisse sont dans une impasse ### Le risque d’autogoal Qui pourrait imaginer voir Moscou et Pékin se ranger aux côtés de Washington pour éviter ou ralentir le développement du nucléaire iranien? Personne. C’est pourtant ce qu’il s’est passé il y a 16 ans. Une éternité. Aujourd’hui, si un ..
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